Accepter Jésus : quel en est le prix, qu’est-ce que cela me coûte ?
Chaque jour, partout dans le monde, on se pose cette question d’une manière ou d’une autre.
La réponse souvent donnée est : tout, il nous en coûte tout. Mais ce que cela signifie ?
Dans son livre, Seeking Allah, Finding Jesus : A Devout Muslim Encounters Christianity (ce qui pourrait être traduit par : Je cherchais Allah, j’ai trouvé Jésus : un fervent musulman rencontre le christianisme), Nabeel Qureshi peut nous aider à nous faire une bonne idée ce que « tout » signifie.
Voici un extrait de ce livre. Notez bien que ce n’est pas un enseignement, c’est un témoignage.
« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. » Marc 8 :34-35
Pour un musulman, accepter l'Évangile peut coûter énormément.
Évidemment, suivre Jésus, cela signifie « être immédiatement exclu de ma communauté ».
Pour tous les musulmans pratiquants, cela signifie « sacrifier les amitiés et les liens sociaux qu'ils ont construit dès l'enfance ».
Cela peut aussi signifier « être rejeté par ses parents, frères et sœurs, conjoint et enfants ».
Pour un musulman, tout devient exponentiellement plus difficile s’il n'a aucune personne vers qui se tourner après avoir décidé de suivre Jésus, si aucun chrétien ne lui tend la main. Je sais par exemple que de nombreuses femmes musulmanes reconnaissent qu’elles ont besoin de Jésus mais elles n'ont nulle part où aller si leurs maris les abandonnent, ou pire. Elles n'ont souvent pas les moyens financiers pour faire face au lendemain, et encore moins de se battre devant une cour de justice pour leurs enfants. Il faudrait qu’elles fassent tout cela, alors qu’elles se remettent à peine d'une émotion violente causée par l’expulsion, le rejet de toute leur famille.
Beaucoup ne le comprennent d’ailleurs pas tout de suite – je ne l’avais moi-même pas encore réalisé au moment je prenais ces décisions : on n’a pas conscience de ce que cela va nous coûter. Cela fait partie de la réaction instinctive du rejet de l'Évangile.
Je n’avais jamais dit : « Je choisis de rester musulman parce que si je devais suivre Jésus, il m’en coûtera ma famille. » En fait, j'avais trouvé inconsciemment des raisons de continuer à rejeter l'Évangile afin de ne pas être confronté à ce que cela allait me coûter.
Mais je n'étais pas le seul pour qui ma décision aurait un coût.
Dans la communauté musulmane, ma famille était connue pour la joie de mes parents, nos relations très unies et un certain honneur, des qualités que nous collectionnions en suivant fidèlement l'Islam.
Si je choisissais de suivre Jésus, c’est comme si je choisissais d’anéantir ces trois choses. Ma décision humilierait ma famille en jetant sur elle un déshonneur incroyable. Même si j’avais raison au sujet de Jésus, comment aurais-je pu faire une chose aussi terrible à ma famille ? Après tout ce qu'ils avaient fait pour moi ?
C'est ce genre de déshonneur familial qui pousse beaucoup, au Moyen-Orient, à commettre des crimes d'honneur. Il n'y a pas de commandement dans le Coran ou les hadiths qui incitent à commettre des "meurtres d'honneur", mais il y a dans le Coran des commandements qui incitent à tuer les fauteurs de troubles, mais aussi des commandements dans le hadith qui poussent à tuer les apostats (voir par exemple, Sahih Bukhari Volume 9, livre 84, 57-58, 64, 72).
Ce type de meurtres ne se limite pas au Moyen Orient. Quelques mois après l'obtention de mon diplôme, j'ai reçu un appel téléphonique d’un ami qui m’informait qu’une famille de chrétiens venant du Moyen Orient venait d’être abattue dans le New Jersey pour avoir déshonorer l'Islam. Il m'a demandé si je pensais être en sécurité puisque j’avais accepté Jésus.
Le fait qu’il s’inquiétait pour moi m’avait touché, mais je lui ai dit que c'était le cadet de mes soucis. Ma famille ne ferait jamais une chose pareille. Et en réalité, les meurtres ne sont pas aussi courants que le craignent certains. Qui plus est, je pensais qu’être un martyre était un honneur.
Ma plus grande préoccupation, lorsque j'étais prêt à accepter Jésus comme Seigneur, était : « et si je me trompais ? ».
Et si Jésus n'est pas Dieu ? C’est comme si j’adorais un homme… j’encourais la colère d'Allah, et plus que toute autre chose, j’assurais ma demeure en enfer.
Bien sûr, c'est exactement ce qu'enseigne le Coran. Dans l’Islam, il n’y a qu'un seul péché impardonnable : esquiver, se dérober, se soustraire et croire que quelqu'un d’autre qu'Allah est Dieu. C’est précisément le cas dans le contexte de Jésus : à celui qui croit que Jésus est Dieu, « Quiconque associe à Allah, d'autres divinités, Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. » Sourate 5 :72.
Ce sont bien là les coûts pour les musulmans, ceux auxquels ils doivent faire face lors qu’ils découvrent l'Évangile : abandonner les relations qu'ils ont construites dans cette vie, potentiellement perdre cette vie elle-même et si ils se trompent, perdre leur vie éternelle au paradis. Ce n'est rien de moins qu’une sous-estimation lorsque l'on dit que les musulmans risquent souvent tout pour s’abandonner à la Croix de Jésus.
Mais c’est bien ça : c'est de la Croix dont il s’agit. C’est la raison pour laquelle Jésus a dit :
« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. » Marc 8 :34-35
- Est-ce que cela en vaut la peine ? Cela vaut-il la peine de prendre ma croix et à être crucifié à côté de Jésus ?
Et s’il n'est pas Dieu ? Alors non ! Perdre tout ce que j'aime pour avoir adorer un faux Dieu ? Un million de fois plus, non !
- Mais si Jésus est Dieu, alors, oui !
Être pour toujours lié à mon Seigneur et souffrir à ses côtés ? Un million de fois, oui !
Maintenant plus que jamais, les enjeux étaient clairs : j'avais besoin de savoir qui il était. Tout dépendait de son identité. J'ai commencé à la supplier de se révéler.
Debout, en marchant, en priant, couché dans mon lit, je l'ai supplié de me montrer sa vérité. Parce qu’il m’avait déjà guidé jusque là, j'avais pleine confiance qu'il me guiderait encore.
Mais l’attente était atroce. Je suis allé de mosquée en mosquée, demandant à des imams et des érudits de m'aider avec mes luttes. Aucun d’eux n’était en mesure de me prouver que Mahomet ou le Coran étaient de Dieu, tous choisissaient de nier les traditions qui posaient des problèmes et conservaient celles qui correspondaient à leurs points de vue. Ils n'ont pas aidé.
En attendant de les rencontrer, je lisais livre après livre, les ouvrages écrits par des savants musulmans sur la méthodologie des hadith, sirah et l'histoire coranique à tel point que mes yeux étaient douloureux, comme en feu. Puis mes yeux s’inondaient de larmes pendant que je priais.
Alors j’ai demandé à Dieu sa miséricorde.
Peu après minuit un soir... J'ai trouvé ces paroles dans Matthieu 10:32-33 :
« C'est pourquoi, tous ceux qui se déclareront pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour eux devant mon Père céleste. Mais celui qui aura prétendu ne pas me connaître devant les hommes, je ne le reconnaîtrai pas non plus devant mon Père céleste. »
Mon cœur était brisé. Je n'avais même pas accepté Jésus, et j’en avais encore moins parlé à d’autres personnes.
L’accepter signifiait détruire ma famille. Qui pourrait faire une chose pareille ? Jésus pouvait-il vraiment vouloir cela ?
C’était comme si les paroles de la Bible prenaient vie et étaient en conversation avec moi. Jésus commença à parler à mon cœur, verset après verset.
« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur terre: ma mission n'est pas d'apporter la paix, mais l'épée. Oui, je suis venu opposer le fils à son père, la fille à sa mère, la belle-fille à sa belle-mère : on aura pour ennemis les membres de sa propre famille ».
Mais comment cela pourrait-il être possible ? Comment Jésus pouvait me dresser contre mes parents Ammi et Abba ? Ce sont des gens merveilleux. Pourquoi Dieu ferait une chose pareille ?
Jésus répondit dans le verset suivant :
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi. »
Jésus ne me dressait pas contre mes parents. Si ma famille s'élevait contre Dieu, je devais choisir de suivre l’une ou l’autre. Dieu est ce qu’il y a de mieux évidemment… même si le suivre signifie de tourner le dos à ma famille. Mais comment faire ? Comment est-ce que je pourrais supporter la douleur ?
Il m'a convaincu que la douleur est inconcevable et que le rejet social fait partie de la marche chrétienne.
« Et celui qui ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. » Matthieu 10:38
Être chrétien signifie souffrir réellement pour l'amour de Dieu.
Cela ne signifie pas souffrir comme un musulman souffrirait pour Dieu, parce que Allah a décrété qu’il devait souffrir.
Mais c’est là l'expression sincère d'un enfant reconnaissant parce que Dieu lui-même a déjà souffert en premier pour son enfant.
J’avais l’impression qu’il me disait : « Nabeel, mon enfant, celui qui cherche à sauver sa vie la perdra ; et celui qui l'aura perdue à cause de moi la retrouvera ». Matthieu 10:39
J'ai dû abandonner ma vie afin de recevoir sa vie. Ce n'était pas une quelconque platitude ou un n’importe quel cliché. L'Évangile m'appelait à mourir...
J'étais comme un tas de vêtements froissés sur le sol, tremblant devant Dieu. Deux semaines après l’avoir accepté comme Seigneur, j'ai essayé de négocier avec lui, tout en gémissant et bégayant, de mes lèvres frémissantes :
« Pourquoi, Dieu...? »
Bien que mon père n'a pas dit grand-chose, ce qu'il a dit m’a hanté depuis lors. L'homme que j’admirais le plus dans ma vie, mon archétype de résistance, mon père, prononça ces paroles comme traversé d’une douleur palpable : « Nadia, ce jour, c’est comme si ma colonne vertébrale était arrachée de l’intérieur de mon corps. »
Ces mots m’ont transpercé. C'était comme un parricide. Je n'avais pas seulement renoncé à ma vie pour suivre Jésus, j’avais comme tué mon père. Il n'a jamais plus été le même depuis ce jour-là. J'avais éteint sa fierté.
« Pourquoi, Dieu...? »
Ma mère avait prononcé encore moins de mots... mais ses yeux en disait plus. « Tu es mon fils unique... Pourquoi m’as-tu trahie ? »
Ses yeux avaient brûlé mon âme et cela reste marqué dans ma mémoire. Ils étaient la dernière image que j'ai vu avant que mon père et ma mère sortent de mon appartement et qu’il emmène ma mère à l'hôpital de l’autre côté de la rue. Aucun d'entre nous ne savait si elle allait mourir cette nuit là. Elle a survécu, mais ses yeux n'ont plus jamais été aussi brillants depuis ce jour-là. J'avais éteint leur lumière.
Anéanti devant Dieu, les yeux pleins de larmes, le nez et bouche incapable de retenir le chagrin, j'ai finalement pu bredouiller ma question à travers mes sanglots :
« Pourquoi ne me tues-tu pas ? » ai-je crié à Dieu, plein de désespoir parce qu'il était trop tard. « Cela aurait été mieux si tu m'avais tué au moment où j'ai cru alors ma famille n’aurait jamais cru que je l’avais trahie. C'est bien pire pour eux que ma mort. Au moins notre amour aurait survécu. Au moins, notre famille aurait toujours été unie.
« Pourquoi, Dieu ? »
A cet instant, le plus atroce moment de ma vie, quelque chose est arrivé qui dépassait ce que je pouvais imaginer ou concevoir avec ce que je connaissais de la théologie. C’est comme si Dieu prit un mégaphone et se mit à parler à ma conscience. J'ai entendu ces mots qui résonnaient à travers mon être :
« Parce que ce n'est pas de toi dont il s’agit. »
J’en étais bouche-bée. Les larmes, les sanglots, les tremblements - tout s'est arrêté. J'étais ancré au sol, comme foudroyé et paralysé. Pendant environ dix minutes, je me suis assis, incapable de bouger, incapable de fermer ma bouche. Dieu me rebootait, je redémarrais.
Quand j'ai de nouveau été capable de me déplacer, j'ai ne ressentais aucune douleur, aucune. C'était comme si mes prières d'angoisse et d'apitoiement avaient été des paroles prononcées dans une vie antérieure.
Je me suis levé et suis sorti de mon appartement, je regardais partout attentivement - les arbres, le ciel, même les escaliers sur lesquels je me tenais.
Encore une fois, je voyais le monde et ses opportunités sous un jour nouveau. J’avais porté des lunettes noires toute ma vie, et elles avaient été retirées. Tout avait l'air différent, et je voulais tout examiner plus soigneusement.
Puis j'ai vu quelque chose que j’avais déjà vu maintes fois auparavant : un homme qui marchait sur le trottoir en direction de la faculté de médecine.
Mais ce n'était pas tout. Même si je n'avais aucune idée de qui était cet homme, je savais que son histoire était dramatique, truffée de luttes intérieures, de relations rompues et que son estime de soi était en morceaux. Il avait été enseigné par le monde qu'il était un résultat de l'évolution aveugle, et inconsciemment c’est exactement la valeur qu’il s’attribuait lui-même : un sous-produit du hasard, avec aucun but, aucun espoir, aucun sens mis à part quels plaisirs quotidiens. La recherche de ces plaisirs l’avait entraîné dans la culpabilité et la douleur, l'avait amené à courir après d’autres plaisirs, qui l’ont conduit à plus de culpabilité et plus de douleur. Ces choses étaient juste cachées sous la surface, et il commençait sa journée sans avoir la moindre idée de ce qui pourrait arrêter ce cycle infernal, de ce qui pourrait l’aider à trouver le véritable espoir.
Ce que je voyais, c'était un homme qui avait besoin de savoir que Dieu pouvait lui porter secours, que Dieu l'avait en fait déjà secouru. Cet homme avait besoin de connaître Dieu et sa puissance.
Le savait-il ?
Savait-il que Dieu l'aimait depuis la fondation de la terre ? Que sa puissance dépasse de loin l'immensité du cosmos, et qu’il prête toute son attention à la création, à cet homme et déclare : « Tu es mon enfant. Je t'aime. » ?
Savait-il que Dieu fait exactement ce qu’il veut, connait chaque cheveu sur sa tête et chaque seconde de sa vie. Que Dieu sait pertinemment que les mains, qu'il a données à cet homme servaient à pécher contre lui… que les pieds, il a donnés à cet homme servaient à l’éloigner de lui ?
Pourtant, au lieu de retenir ses dons, il lui donna le cadeau le plus précieux de tous : son propre fils.
Savait-il que Dieu est venu dans ce monde pour lui, pour souffrir à sa place ? Qu’il a reçu des gifles et des coups de poing de ceux qu’il est venu sauver, qu’il a été flagellé jusqu'à ce que sa peau tombe en rubans ? Que ses deux bras et les pieds ont été percés, cloués nus sur le bois et que tous le trouvait ridicule ?
Savait-il qu’il que des échardes s’enfonçaient dans son dos, dont la peau était en lambeaux, chaque fois qu’il respirait ?
Savait-il que jusqu’à son dernier souffle, il accomplissait sa mission : nous sauver afin que nous puissions vivre éternellement avec lui ?
Le savait-il ?
Bien sûr que non. Nous devons lui dire.
Alors que je me vautrais dans l'apitoiement sur moi-même, que j’étais concentré sur moi-même, il y avait un monde entier, littéralement des milliards de gens qui n'avaient aucune idée de qui est Dieu, comment il est, et les merveilles qu'il a accomplies pour nous.
Ce sont eux qui souffrent vraiment. Ils ne connaissent pas son espoir, sa paix et son amour qui surpasse toute intelligence. Ils ne connaissent pas le message de l'Évangile.
Lui qui nous a aimés, qui a vécu la vie plus humble jamais vécue et souffert la mort la plus horrible, Jésus nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés. »
Comment pourrais-je me considérer comme un disciple de Jésus si je n'étais pas prêt à vivre comme il vivait ? Mourir comme il est mort ? Aimer le mal-aimé et donner de l'espoir aux désespérés ?
Ce n'est pas de moi dont il s’agit. Il s'agit de lui et de son amour pour ses enfants.
Maintenant, je sais ce que signifie suivre Dieu. Cela signifie marcher courageusement par son esprit de grâce et d'amour dans la ferme assurance de la vie éternelle, donnée par le fils, avec le dessein éternel de proclamer et de glorifier le père.
Maintenant, j'ai trouvé Jésus.
Traduction MSO