Enfant, j'ai reçu une éducation chrétienne. Le dimanche, on allait au culte. Le soir à la maison, on faisait régulièrement le culte familial. Quelques années dans ma jeunesse, j'ai participé à la chorale de l'église. Ma mère m'a offert une bible suite à l'obtention de mon brevet. Mais, j'avais honte de l'emmener dehors et surtout de la lire publiquement, ce qui était révélateur de la nature de ma foi. J'avais « une bible personnelle » mais c'était un livre fermé pour moi.

En fait, je vivais dans l'hypocrisie en allant au culte. Ma foi était culturelle et familiale mais sans engagement clair de ma part. Bref, j'avais suivi une religion, la religion protestante.

 

A la cité universitaire, je me sentais seul. Je continuais à fréquenter l'église mais juste par habitude. Suite à la mort d'un proche, je me suis posé pas mal de questions sur le sens de la vie. Tous les derniers samedi du mois, chaque faculté avait pour habitude d'organiser un bal au restaurant universitaire. On les appelait : « nuit de l'agro », » nuit de médecine », « nuit du droit », etc.


Comme j'aimais la musique et la danse, c’était un des rendez-vous important pour moi. Et surtout comme cela se passait à la cité universitaire, je n’avais pas besoin d'aller loin. Le divertissement était assuré. L'entrée était évidemment payante (tarif étudiant), mais quand on aime, on n’hésite pas à débourser.

En octobre 1973, surprise pour nous résidents universitaires ! Un certain groupe dénommé GBU Groupe Biblique Universitaire faisait la pub pour leur soirée au restaurant universitaire. Le Groupe avait évidemment reçu l'autorisation pour ça. Cela allait se passer le dernier samedi du mois d'octobre. Ils organisaient ce qu'on appelle un « coffee-bar ». C’était un événement pour les étudiants et c’était gratuit.

Soirée particulière pour nous, pendant laquelle ils allaient partager leur foi (au travers des chants, des témoignages, des discussions, des sketches...) C’était la première fois que les GBUssiens se lançaient dans une telle action. Et pour nous, c’était une première, nous qui avions notre habituel divertissement mensuel. Une centaine d'étudiants étaient venus à cette soirée spéciale préparée par une vingtaine de jeunes. Ce qui m'a beaucoup frappé, c’était leur assurance et leur audace pour partager la bible dans le milieu universitaire. Ils témoignaient de leur foi en Christ avec conviction. Ils n’avaient pas honte d'afficher clairement « la couleur » en tant que disciples de Christ.

La soirée était détendue. En fait, les GBussiens nous laissaient aussi poser des questions, chanter, échanger sur tel ou tel sujet. Tout y était gratuit: les gâteaux et les cafés et jus. Le coffee-bar s’est terminé à 2 heures du matin. En rentrant chez moi, j'ai repensé à tout ce que j’avais vécu toute la soirée.
« Et moi qui vais aussi à l'église, qu'en est -il de ma foi »?

Une semaine après, j'ai répondu à l'invitation du groupe d'assister à une séance d'étude biblique.
L'étude était suivie d'un appel. Et c'est là que je me suis levé devant quelques membres présents pour exprimer ma décision d'accepter Christ comme mon Seigneur et Sauveur. Christ a changé ma vie. C’était un nouveau départ pour moi dans la vie. J'avais l'assurance de la vie éternelle. J’avais plaisir à témoigner de ma foi. Aller à l'église n’était plus une routine. Le culte prenait un sens nouveau. Lire et méditer la bible font partie de mon quotidien. Après ma conversion, je suis resté encore deux ans à la cité universitaire. Par sa grâce, Dieu m'a utilisé pour amener à la foi le trésorier de la cité universitaire de l'époque, de la même promotion que moi. Après avoir travaillé dans la fonction publique comme moi, il a fait des études de théologie à l'étranger. Il est devenu par la suite le sécrétaire de formation des GBU d'Afrique Francophone.

Roger

 

« Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. »

2 Corinthiens 5: 17-18