J’ai été baptisée enfant à l’église presbytérienne camerounaise, je ne me souviens pas de l’âge. Mais je me souviens que j’avais une marraine, de nouveaux vêtements, une belle coiffure et de jolies chaussures, bref tout l’attirail. A l’époque je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais je savais que ça avait un lien avec DIEU et je m’attendais pendant toute cette journée à ce que le ciel me tombe sur la tête puisque DIEU est au ciel. Par contre j’avais bien compris qu’il y avait une fête donnée en notre honneur, mon frère et moi et cela suffisait à faire mon bonheur.
En grandissant, j’ai toujours essayé de respecter les règles, ma famille y tenait et y veillait d’ailleurs. Cependant pour moi il restait des points ambigus.
J’ai commencé à me poser des questions suite à mes longues périodes de convalescences et aussi après la conversion de mon père qui jusque là allait à l’église pour des occasions spéciales. Je me demandais:
Pourquoi j’ai l’impression que je ne suis pas totalement vraie ?
J’avoue par contre que j’ai toujours été très orgueilleuse. J’estimais que je respectais les principes de DIEU mieux que les autres et tant que mes péchés ne dépassaient pas les leurs, forcément DIEU m’aimerait plus. En plus, ma vie était plutôt réussit et mes études allaient bon train ce qui ne faisait qu’accroître cet orgueil.
Cependant, je gardais une image très rigide de DIEU. En quelque sorte, j’avais une vision très académique de ma vie spirituelle. Aussi, comme il faut étudier et donner de soit même pour avoir un diplôme, alors il fallait que je me batte pour avoir le mérite d’être sauvée. Pour moi, ce DIEU était sévère il punissait quand on pêche et ne tolérait pas d’erreur, en plus si la somme de mes péchés dépassait celle de mes bonnes actions, je serais forcément perdue et jeter en enfer.
Il se posait donc un problème, puisque comme on dit en comptabilité la balance ne s’équilibrait pas. Si au moins j’avais cet équilibre, peut-être Jésus-Christ pourrait me tirer vers l’avant et me faire traverser la ligne qui mène à lui.
A part cela, je voulais me baptiser déjà depuis quelques années. Je voulais que cette foi et cette communion soient miennes. Je ne voulais pas qu’on l’impute à ma famille ou qu’une marraine se porte garante pour moi. J’estimais que je devais faire ce cheminement de moi-même et je ressentais le besoin de me repentir plus intimement et d’arrêter de faire les choses comme un automate. J’avais déjà expérimenté DIEU dans ma vie, je savais qu’il est capable. J’avais donc besoin de lui, de savoir comment il veut que j’agisse envers lui. J’en ressentais fortement le besoin.
Malheureusement, il s’est installé une certaine routine dans ma vie spirituelle, mais le besoin restait là, comme quelque chose d’inachevé. Ayant trouvé l’église de Rennes sud dès mon arrivée à Rennes, j’ai commencé à y venir, même si c’était dans un but religieux au début puisqu’il fallait bien aller à l’église. L’appel se faisait de plus en plus ressentir, alors j’ai demandé à être baptisée en juillet 2013. Ce qui fait aujourd’hui 10 mois, une longue attente ! Je n’avais pas encore compris que DIEU voulait me parler et me faire comprendre beaucoup de choses avant ce baptême, me faire mesurer la portée de cet engagement.
De la facette de DIEU que je connaissais, la seule d’ailleurs à l’époque s’est ajoutée plusieurs autres. Même dans ces dernières, je ne suis pas sur de pouvoir tout cerner. Comme mon professeure de préparation au baptême le dit souvent « comment le fini pourrait comprendre l’infini ? » En effet, comment puis-je comprendre DIEU ? Que puis-je dire… je ne peux pas expliquer un tel être, ce que je peux dire c’est que nous avons un DIEU extraordinaire qui prend soin de ceux qui l’aiment et veulent le suivre de tout leur cœur.
J’ai compris néanmoins que je dois l’expérimenter, le laisser vivre en moi par Jésus-Christ notre sauveur. Dans mes récentes difficultés, j’ai compris que Dieu notre père, mon père n’est pas loin de moi dans mes prières, il n’a pas la main trop courte pour pardonner ni pour donner. Il n’est pas trop loin pour entendre ni trop dur pour comprendre mais assez dur pour éprouver dans le but de redresser et faire de nous quelqu’un de meilleur. C’est d’ailleurs dans cette dernière facette que je l’ai le plus expérimenté récemment.
Moi qui était d’habitude si renfermée et peu loquace, j’ai expérimenté l’esprit de fraternité, la communion chrétienne dans le corps du Christ. A travers le groupe d’étude de l’église j’ai connu l’interaction, une meilleure compréhension pour certains questionnements qui restaient sans réponse jusque là, l’écoute et l’entraide. Ceci a été très bénéfique pour moi et j’espère a largement contribué à me rendre meilleure. Maintenant, les raisons pour lesquelles je voulais me baptiser s’avèrent être si pâles ou du moins très incomplètes face à celles que j’ai aujourd’hui. En 10 mois, j’ai sentit un changement s’opérer en moi.
Jésus-Christ est mon sauveur et je crois qu’il a souffert sur la croix pour me sauver. Je crois que sans lui je n’aurais aucun espoir de salut. Le baptême signifie pour moi la mort de mon ancien moi très orgueilleux très centré sur lui-même et la naissance d’une nouvelle personne en Jésus-Christ. C’est accepter ce dernier dans ma vie et le laisser prendre pleinement les rênes de mon existence.
Je sais comme il le dit dans sa parole que son joug est doux et léger. Mais je sais aussi que vivre avec lui et pour lui dans ce monde n’est pas facile et ne sera pas facile. Je garde néanmoins la conviction qu’il sera là, avec moi dans les moments de joie comme dans les moments d’adversité. Je l’accepte ainsi dans ma vie, parce que sans lui, je n’aurai aujourd’hui aucune relation avec DIEU, C’est à cause de lui que je peux souvent me retirer dans ma chambre et m’entretenir avec DIEU par la prière. Sans lui je suis pêcheur et DIEU ne s’approche pas du péché même le plus infime qui soit. Grace à lui j’accède au salut et je dis bien « grâce », parce que je ne mérite rien. Je m’attends encore à vivre de merveilleuses choses dans ma nouvelle vie avec Jésus et ma vision du monde si noire et si fataliste laisse place à la lumière que nous promets l’Eternel. Je souhaite à tout le monde de découvrir ce trésor, ce Dieu si Bon, ce DIEU si formidable, qui est, qui était et qui sera en son fils Jésus-Christ qui ne demande qu’à être trouvé. Car le salut est gratuit, il nous suffit juste de l’accepter.
Sylvana