Roch Hachana : la célébration du nouvel an !

Roch Hachana est une célébration dans le calendrier hébraïque qui correspond à celle du nouvel an chrétien.

Un parallèle étonnant semblable à l’image en miroir de ces deux événements nous interpelle par le message qu’il porte, bien que peu de similitudes apparentes les relient entre eux.

Tout d’abord, l’une et l’autre ne se célèbrent pas le même jour. Dans la nuit du trente et un décembre au premier janvier pour l’un, au mois de septembre ou octobre pour l’autre. Encadré par un strict cérémonial chez les juifs,  avec cotillons et confettis chez les chrétiens. Seul le principe de marquer le passage d’une année à l’autre semble tracer un pont, une ressemblance, entre les deux événements. Ressemblance qui, d’ailleurs, se heurte au nombre des années calendaires. 5783 pour le calendrier hébraïque, 2023 pour le calendrier chrétien.

Alors, qu’a-t-elle de si étonnant, cette fête, pour mériter qu’on y porte plus d’attention, pour bénéficier d’un article qui lui soit consacré dans ce site Internet ? Le rituel juif nous mettra sur la piste. Arrêtons-nous donc un instant sur son déroulement. Il se divise en quatre étapes :

1. Roch Hachana proprement dit qui occupe deux jours.
2. La techouva, mot hébreux qui se traduit par repentance. Dix jours redoutables, selon les juifs. Dix jours durant lesquels les juifs se doivent de plonger dans le puit profond et sombre de leur âme blessée par le péché, et se rendre compte de la nécessité d’une repentance.
3. Le Yom Kippour, le jour du grand pardon.
4. Dans la liturgie juive, la lecture du livre du prophète Jonas vient clore la célébration de Roch Hachana.

La techouva

La techouva, dix jours durant lesquels les juifs se doivent d’introspecter le cœur de leurs actions, leurs pensées et le fond de leur âme. Ce qui se revisite c’est la culpabilité, notre finitude et la souffrance, les trois termes qui définissent le périmètre de notre condition humaine.
Jona de Géronne, un rabbin juif du 13ème siècle, écrivait dans son livre « Les portes du repentir » ceci : « Revenez de tous vos péchés pour qu’il n’y ait plus pour vous d’occasion de faute. Faites-vous un cœur nouveau et une âme nouvelle. »

Le livre de Jonas

Jonas, c’est l’histoire d’un prophète à qui l’Eternel demande de se rendre à Ninive. Jonas se leva pour fuir à Tarsis, loin de la face de l’Eternel . Il faut préciser que les Ninivites, particulièrement cruels, sont les ennemis jurés des Hébreux. « La parole de l’Eternel fut adressée à Jonas va à Ninive la grande ville et crie contre elle car sa méchanceté est montée jusqu’à moi. » (Jonas 1.1-2)
Mais dans la traversée, le navire qu’empreinte Jonas pour fuir, subit une grande tempête provoquée par Dieu. Jonas avoue aux marins être la cause de ce désastre. Les marins le jettent à l’eau et la tempête s’apaise. Jonas, quant à lui, est avalé par un grand poisson.
« Tu m’as jeté dans un bas-fond au cœur des mers, et les courants d’eau m’ont environné, toutes les vagues et tous les flots ont passé sur moi. Et moi, je disais : ‘je suis chassé loin de tes yeux’. Mais je contemplerai encore ton saint temple. Les eaux m’ont couvert jusqu’à la gorge, l’abîme m’a enserré, des joncs se sont noués autour de ma tête. Je suis descendu jusqu’aux encrages des montagnes, les verrous de la terre m’enfermaient pour toujours. » (Jonas 2.4-7)
Au creux du ventre de l’animal, Jonas ne voit pas d’issue à sa désastreuse situation. Sa désobéissance l’a conduit à une noyade assurée. Les litres d’eaux ingurgités par le poisson l’étouffent et les joncs le retiennent prisonnier.
Dans leur interprétation de ce texte biblique, Les juifs font le parallèle entre le séjour dans le ventre du poisson et le moment d’introspection demandé lors de la techouva.
C’est pourquoi la lecture du livre de Jonas durant la célébration du Roch Hachana est chargée de sens.

Démarche de repentance entre la techouva et le Yom Kippour.

Jonas repentant, se tourne vers l’Eternel : « quand mon âme était abattue au-dedans de moi je me suis souvenu de l’Eternel. Et ma prière est parvenue jusqu’à toi, jusqu’à ton saint temple. Ceux qui s’attachent à de vaines idoles éloignent d’eux la bienveillance … le salut appartient à l’Eternel. » (Jonas 2.8-10)
Finalement Dieu ordonne au poisson de rejeter Jonas sur la terre ferme. Puis il demande de nouveau à Jonas de se rendre à Ninive. Jonas se lève et s’y rend. Après la prédication de Jonas, les Ninivites dans leur grand ensemble se repentent.

Yom Kippour

La techouva se termine par le Yom kippour. ‘Yom’ veut dire jour et ‘Kippour’ couvrir. C’est le jour du grand pardon. Un pardon rituel qui se renouvelle tous les ans à l’occasion de cette célébration du Roch Hachana.
La similitude avec le sang de Christ versé à la croix pour couvrir nos péchés et est manifeste. Ce pardon obtenu par le sacrifice de Christ couvre nos péchés et nous libère de la mort. En conséquence de quoi nous avons accès au Père qui oublie nos fautes.
« C’est moi, moi qui efface tes crimes pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » (Esaïe 43.25) 
« Je leur donnerai un même cœur et je mettrai en vous un Esprit nouveau. J’ôterai de leur corps le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair. » (Ezéchiel 11.19)
Pour nous chrétiens, une telle expérience s’apparente à la conversion. Contrairement aux juifs qui vivent le Yom Kippour comme un grand pardon que l’on s’accorde à soi-même et qui se renouvelle tous les ans. A l’occasion de ces jours de célébrations, nous comprenons le Yom Kippour comme le pardon qui nous est accordé par grâce, par le sang de Christ, une fois pour toutes.
Aux portes du pardon, on trouve une croix qui porte ce message : « Crois et tu seras sauvé » (Actes 16.31).  Le Yom Kippour, c’est le pardon accordé par grâce par le Seigneur Jésus-Christ. Et désormais, ce ne sont plus nos péchés que notre Dieu voit, mais il voit le sang versé par notre Seigneur Jésus-Christ et répandu à la croix pour chacun d’entre nous. Le Yom Kippour vient d’être célébré par les juifs. Mais le sens du Yom Kippour leur échappe s’ils pensent s’exonérer du péché par leur propre pardon, alors que Christ nous rachète par son sang, lui, l’agneau de Dieu qui règne éternellement.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique pour que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)
Ajoutons, que l’Eternel sauve Jonas de la mort en le faisant avaler par le monstre marin. En le conduisant, jusqu’à la plage non loin de Ninive, paradoxalement protégé de la noyade par le poisson. Nous lisons dans le livre de Jonas au chapitre 1 verset 7 : « Mais tu m’as fait remonter vivant du gouffre. »

Conclusion

Les fêtes célébrées par les juifs ont toutes un sens qui l’on peut traduire à la lumière du Nouveau Testament. Eclairés par le Saint-Esprit, nous avons accès à la révélation de qui est notre Père et son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur.
Notre existence, d’ailleurs, n’est-elle pas à l’image de celle de Jonas, une traversée ? Nous sommes assurés, entre les mains de Christ, que personne ne nous ravira de ce lieu rassurant, protecteur. Mais rien ne nous garantit que nous n’ayons pas à subir d’épreuve. Ce qui du reste, participe à notre sanctification, à ce que l’on puisse dire, au lieu de fuir : « qu’il en soit fait selon ta volonté. »

André