Dans les années 1940, Peter Marshall, le pasteur écossais-américain qui officiait également en tant qu’aumônier au Sénat des États-Unis, priait de cette manière, au sujet de « la prière » :

Seigneur, apprends-nous à prier.

Certains d'entre nous ne sont pas doués dans l’art de la prière. Alors que nous nous approchons de toi par la pensée, nos esprits désirent ton Esprit et ils s’élèvent vers toi avec l’envie de te ressentir tout près. Nous ne savons pas comment exprimer les émotions les plus profondes qui demeurent cachées dans nos cœurs.

Dans ces moments-là, aucune phrase n’est assez raffinée pour nous impressionner les uns les autres, il n’y a aucune formule assez superbement modelée, ou assez délicatement tournée pour s’adresser à toi. Nous ne pouvons pas non plus nous limiter aux traditionnelles requêtes et répéter nos prières comme on déroule une pellicule surexposée. Nous savons, notre Père, que nous prions plus quand nous disons moins. Nous savons que nous sommes plus proches de toi lorsque nous avons laissé derrière nous les choses qui nous retenaient captifs depuis si longtemps.

Lorsque nous prions, nous ne voulons plus être ignorants et, nous ne voulons plus faire des listes de souhaits de cadeaux comme des enfants. Au contraire, nous prions pour que tu veuilles bien nous donner seulement ce dont nous avons vraiment besoin. Nous ne voulons plus que nos prières soient des sollicitations répétées à ton égard, le Dieu omnipotent, te demandant d’accomplir ce que nous voulons que tu fasses. Au contraire, donne-nous la vision, le courage, qui nous permet d’élargir notre perspective, et étire notre foi afin que nous osions chercher quelle est, dans ton amour, ta volonté pour nos vies.

Nous te remercions parce que tu nous écoutes encore aujourd'hui. Nous te remercions pour cette grâce qu’est la prière. Nous te remercions pour qui tu es.

 

Dans les Écritures, le dernier enseignement sur la prière nous est présenté sous la forme d’une image et d’un parfum : des bols en or brillant, remplis d’encens qui se consume, de fumée qui s’élève et dont l’odeur se répand sur tous ceux qui se tiennent à proximité. Mais le parfum est plus encore agréable à Dieu, à qui sont adressées « les prières de tous les saints » (Apoc. 5:8 ; 8:3-4). Nous sommes censés faire le lien avec la fumée des sacrifices de l’Ancien Testament, « une offrande consumée par le feu, d’une odeur agréable à l’Éternel ». Aujourd’hui, la prière et la louange sont au centre de notre sacrifice pour Dieu. « Par Jésus, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir. » (Héb. 13:15 PDV-SEG21).

 

Peut-être, pourrions-nous nous laisser inspirer en imaginant qu’un ange serait assigné à notre assemblée comme dans l’Apocalypse, qu’il tient dans un bol en or de l’encens : les prières des saints de notre église. Cette odeur agréable s’élèverait vers Dieu depuis les réunions de prière, les études Bibliques, les temps de culte en commun, les chambres d’hôpital, les groupes de jeunes, partout où des prières seraient offertes à Dieu, des prières sincères. Viendraient ensuite les multitudes de prières adressées à Dieu en privé, dans nos cuisines, nos voitures, nos bureaux, nos chambres. Ce seraient les prières cachées, les prières « secrètes » dont Jésus parle avec bienveillance en Matthieu 6:6. Si l’on considère l’ensemble de ces prières, elles seraient courtes et longues, spontanées et planifiées, préparées et improvisées, criées et murmurées. Dieu les recevraient toutes.

 

Que nous devrions prier est une certitude. Nous supposons aussi que la plupart d'entre nous aspire à davantage de prière dans nos vies. Nous devons comprendre que nous ne prions pas parce que nous aimons la prière, et que la vitalité de notre prière ne se mesure pas simplement grâce aux programmes de prière, dont nous faisons la promotion. La prière concerne Dieu et notre relation avec Dieu. Prier c’est dialoguer. C’est parler et écouter, en n’oubliant jamais que la voix de Dieu est plus forte que la nôtre.

Dire que la prière influence l’individu est totalement approprié : quand nous prions, nous ne changeons pas « qui est Dieu », mais Dieu change « qui nous sommes ».

Tous, nous désirons être fidèles dans la prière afin qu’elle coule de source, afin qu’elle soit aussi naturelle que n’importe quel autre domaine de notre vie. Nous nous débattons souvent avec la prière parce qu’une multitude d’autres choses l’envahissent. Il faut de la foi et de la patience pour croire qu’il est utile de lui consacrer du temps. Mais comme l’a fait remarquer John Stott, la prière sous sa meilleure forme est un prolongement direct de notre humanité telle qu’elle a été créée :

C’est quand ils sont à genoux devant Dieu dans la prière, que les hommes et les femmes sont les plus nobles, qu’ils sont les meilleurs possible. Prier, ce n’est pas accomplir un acte de piété, c’est être véritablement humain. Car ce sont des êtres humains qui ont été faits par Dieu, à l’image de Dieu, et pour Dieu, qui passent du temps en communion avec Dieu. Pour cette raison, la prière est incontestablement une activité en elle-même, peu importe quels avantages nous pourrions en tirer. Pourtant c’est aussi un des plus efficaces dispensateurs de la Grâce. Je doute que quelqu’un soit jamais devenu semblable à Christ, sans avoir été assidu dans la prière.

La prière « loué soit Dieu le Père » véhicule les attributs de Dieu, elle fait l’éloge de sa GRANDEUR, de sa BONTÉ.

 

Mel Lawrenz, adapté en français par MSO.