Pourquoi pas moi ?

2014, Le Mans. Anna M a 35 ans, un enfant, tout lui réussit mais on lui découvre une anémie. Puis on lui annonce qu’elle a un cancer de l’utérus. Il faut au plus vite l’opérer. Une ablation de l’utérus devrait éviter que d’autres parties de son corps ne soient infectées.

Lauraine, 25 ans, étudiante. Du jour au lendemain, on lui annonce un cancer du sein à un stade très avancé… Une amie, Médecin spécialisée en cancérologie à Pontchaillou (Rennes) lui explique que suite l’annonce d’une maladie grave comme un cancer, la quasi-totalité des personnes ressentent et expriment tout d’abord un énorme sentiment d’injustice : un gros « pourquoi moi ? », « Qu’ai-je fais pour mériter cela ? » Et certains : « Si Dieu existe pourquoi cela m’arrive t-il ? »

Ce cri est pourtant celui d’une génération aux mœurs dites « libres » et « libérées », une génération prête à tout faire, peu importe si c’est bon ou mauvais, bien ou mal. Une génération prête à tout pour accomplir ses rêves. Une génération qui ne vit que pour elle-même. Elle ne veut surtout pas du véritable Dieu, Jésus-Christ de Nazareth. Elle l’a rejeté mais est prête à l’accuser, à le rendre responsable dès que le malheur frappe à sa porte ! C’est le « syndrome d’Adam » lors de la chute (Genèse chapitre 3).

Et moi… Je savais que quelque chose n’allait pas dans mon corps et pourtant j’ai tardé (1 an) à me soumettre à des examens. En conséquence, la situation a empiré.

Tout avait commencé en Octobre 2014 à la suite d’une analyse de sang. Elle révélait une anémie qui aurait pu être banale mais elle s’avérait si importante qu’une hospitalisation et une transfusion sanguine (7g d’hémoglobine) étaient nécessaires. Très soudainement, mon état physique s’était dégradé. D’ordinaire, j’étais pleine d’énergie et de santé, mais à ce moment, mon corps ne répondait plus. Et même au repos, j’avais des palpitations.

Comme je faisais des hémorragies, la piste gynécologique avait été envisagée. Une première échographie dévoilait un problème dans mon utérus : une tumeur. En gros, j’avais 1 chance sur 2 d’avoir un cancer de l’utérus. [MS1] À partir de là, je n’avais pas d’autre choix que d’attendre mon 1er RDV avec une spécialiste de l’hôpital Sud à Rennes.

Déjà, deux de mes sœurs avaient eu un cancer de l’utérus.

 

Très vite, des questions me sont venues à l’esprit : « Qu’est ce qui se passe dans mon corps ? » « A quoi cela peut-être dû ? » « Est-ce une punition ? » « Dois-je maintenant quitter cette tente physique et rejoindre Dieu au ciel ? » et j’en passe.

Que faillait-il faire ? Me plaindre ou m’apitoyer sur mon sort ? Ressasser ? Courir sur internet pour lire tout ce qui concerne les polypes et alimenter les craintes ? Laisser aux circonstances le pouvoir de dominer ma vie, mon humeur, etc. ?

Cependant, du plus profond de mon être s’élève mon assurance-vie : Dieu est mon Père, et il a forcément quelque chose à m’enseigner. Il a le dernier mot sur ma vie. Alors, j’ai choisi de m’accrocher à lui en méditant sa Parole et en priant avec foi, avec encore plus d’ardeur qu’avant, car il dit « approchez vous de moi et je m’approcherai de vous » (Jean 4:8).

Dieu affirme qu’IL EST POSSIBLE DE NE PAS NOUS INQUIÉTER en nous déchargeant sur lui de tous nos fardeaux :

« Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. » (Philippiens 4 :6).

Il ajoute ceci : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et accablés sous le poids d’un lourd fardeau et je vous donnerai du REPOS » (Mathieu 11:28).

J’ai répandu mon cœur devant lui. J’ai transformé mes questions en prières. J’ai avoué à Dieu mon angoisse et mon impuissance. Celles d’une humaine bien faible.

 

Après réflexion, à la lumière des écritures je me suis dit : « Et pourquoi pas moi ? Qui suis-je pour être épargnée par le cancer ? » Oh oui ! Dieu est capable de me guérir miraculeusement ou alors, il me donnera la force qui me manque pour tout supporter si le pire devait arriver. Dieu m’a répondu. Une immense paix et la joie divine m’ont inondée. Toutes les questions se sont tues en moi. Dieu est au contrôle de tout ce qui peut m’arriver car je suis sa fille et je n’ai rien à craindre !

À la fin du mois de novembre 2014, je rencontre enfin la spécialiste. Au vu des résultats de l’échographie, elle m’affirme très perplexe qu’il y a bien une anomalie mais « qu’elle n’a pas l’habitude de voir ce problème chez des femmes de mon âge. » On doit m’opérer dans tous les cas.

J’en suis à ma 3e échographie + IRM.

La semaine qui suit lors de ma pause déjeuner, elle me contacte directement pour la 1ère fois et me dit qu’un comité de radiologues de l’hôpital Sud a examiné les résultats de l’IRM. Ils affirment que le problème se situe au niveau de mes ovaires. Pour la 1ère fois elle sort de son image stricte de médecin et je sens poindre une inquiétude chez elle par rapport à ma situation. Elle veut me revoir en urgence. Quant à moi, je suis pleine de paix rassurée que tout était dans les mains de Dieu.

 

Que faisons-nous de la grâce de Dieu au quotidien ? Pourquoi nous ? Et pourquoi pas nous ?

Et vous ? Permettez moi de vous proposer une réflexion chrétien ou non :

  • Vous avez peut-être des enfants aimants, nés en bonne santé,
  • Obtenu une promotion ou le poste qui vous plaît,
  • Vu l’accomplissement de vos demandes, des dons, des talents,
  • Vous voyez, parlez et êtes en bonne santé ou relativement en bonne santé…

 

Concernant ce qui est bon, vous êtes-vous déjà interrogé de cette manière : « Pourquoi moi ? »

Et concernant, ce qui est mauvais, au sujet des épreuves, vous êtes-vous déjà interrogé de cette manière : « Et pourquoi pas moi ? »

 

La Bible nous rappelle que la vie de l’homme est fragile. Bien qu’il ne soit absolument pas notre débiteur, Jésus nous a pourtant offert un cadeau inestimable. Il nous a accordé une faveur telle, qu’il est allé jusqu’à mourir par amour pour nous sur la croix. Il nous permet d’échapper à l’Enfer, car chaque homme et chaque femme sur la Terre a du prix à ses yeux. Chaque jour, chaque pas que l’on fait n’est que l’expression de sa Grâce infinie ! En réalité, la maladie, la souffrance et l’injustice ne sont que le résultat du rejet de Dieu par l’homme et du règne du Diable sur la terre, comme le révèle le livre de la Genèse.

Je crois que l’on peut s’interroger sur le sens biblique de la Grâce. C’est si facile de la banaliser au quotidien.

Sa Grâce nous enseigne t-elle ?

« En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance : la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et Sauveur. Il s’est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des œuvres bonnes. » (Tite 2 :11-14).

Sa Grâce a-t-elle un impact sur notre relation avec Dieu et même avec les autres. Y a-t-il un changement dans notre manière de vivre chaque jour ? Ses bontés nous poussent-elles à l’humilité, à être attristés par le péché au point même d’en pleurer ? Ou au contraire, privilégions-nous nos propres conceptions humaines au lieu de mettre la Parole du Christ au CENTRE ?

Sa Grâce devrait nous inciter :

  • à changer de direction pour renoncer au péché dans nos vies,
  • à changer notre caractère pour pouvoir le servir et l’honorer par-dessus tout,
  • à haïr le péché – pas le pécheur (Psaume 97 :10),
  • à ne plus le trouver acceptable chez nous ou chez les autres…
  • à aimer Dieu, non seulement avec notre intelligence, mais aussi de tout notre cœur.

 

« Ou alors, méprises-tu les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu, sans te rendre compte que sa bonté veut t’amener à changer ? » (Romains 2:4)

Les bontés de Dieu poussent à la repentance.

Au final, le 22 Décembre 2014, j’ai été opérée.

Au bout de près de deux mois d’attente, après une double analyse des cellules, je n’ai pas de cancer, par la Grâce de Dieu.

Alors, en ce qui concerne le cancer, POURQUOI PAS MOI comme Annie M et tant d’autres ? Qui suis-je pour être toujours en bonne santé ? Ce n’est qu’une faveur, une grâce. Je ne mérite rien…

J’ai juste le sentiment d’être une rescapée !

SN